Donoussa

La suspendue

Donoussa, la suspendue

À l’écart des autres îles, Donoussa, dans l’archipel des petites Cyclades, joue les solitaires.
Selon la mythologie, elle est l’île où Dionysos aurait caché Ariane afin que Thésée ne la retrouve pas. Telle un rocher posé dans la mer, elle est l’escale secrète parfaite pour vivre un moment suspendu loin de l’effervescence égéenne tumultueuse de l’été.

Tranquille et au relief escarpé, elle égrène quatre hameaux à peine habités, de beaux sentiers de randonnée balisés, quelques tavernes délicieuses, et des plages au parfum du bout du monde. A Donoussa, la vie est douce, très douce même. Ici on prend son temps et on profite. Il n’y a pas d’incontournables à visiter à tout prix, de « choses à voir absolument», si ce n’est la mer, ici plus bleue que jamais et s’ouvrant perpétuellement à l’horizon.

Plus rarement desservie que les autres petites Cyclades, les bateaux y font escale seulement lorsqu’ils contournent Naxos par le nord. C’est ainsi que l’île a notamment réussi à se préserver et apparait alors comme un mirage cycladique d’authenticité et de simplicité.

Indomptée dans l’âme, il flotte sur cette île un esprit communautaire et libertaire, un brin alternatif qui n’est pas pour nous déplaire. C’est d’ailleurs la destination préférée des free campeurs grecs qui viennent tous les ans passer de longues semaines et vivre d’amour et d’eau fraîche. On les comprend. Avec pour base principale, la plage de Kedros, une baie ornée de cèdres, au sable doré et aux eaux bleues sublimes où l’on peut observer avec un simple masque l’épave d’un destroyer allemand. Le petit beach bar attenant à la plage est par ailleurs délicieux.

A Donoussa, pas de location de voiture et une unique route aux à-pics vertigineux parcourue par un bus reliant les deux villages de l’île aux principales plages. Après Kedros, la route mène jusqu’au minuscule hameau de Mersini, verdoyant et ombragé d’abricotiers, de pêchers et de figuiers. Il abrite la sympathique taverne TziTzi avec une vue à couper le souffle. C’est ici que se trouve une source (la seule potable de l’île) au pied d’un platane centenaire. Un chemin de terre escarpé mène en 30 minutes à la plage de Livadi, la plus belle de l’île. Une grande plage en partie nudiste, idyllique avec des tamaris pour l’ombre.

La route à flanc de falaises se prolonge et redescend ensuite vers le nord jusqu’au village de Kalotatissa, d’un calme absolu, qui abrite également une petite taverne et 3 plages. La plus belle étant celle de Trypiti, à environ 500 m du centre du village. En haute saison, un taxi boat assure la liaison entre Stavros et ces plages et permet de découvrir chemin faisant la belle côte de l’île.

UNE ILE QUI SE DECOUVRE A PIED

Malgré la construction que l’on peut juger superflue de bouts de routes asphaltées (13km au total), Donoussa propose quelques sentiers muletiers qui sillonnent un paysage vallonné et aride et offrent de magnifiques points de vue sur les îles environnantes de Naxos, et Amorgos. Le sentier le plus court ne mesure qu’un kilomètre et le plus long environ 4,5 km (compter 1h30-2h de marche).

La vie à Donoussa tourne essentiellement autour de l’agréable petit port de Stavros sur la côte ouest de l’île. Une soixantaine de maisons blanchies éparpillées sur une colline face à la mer, une très agréable plage de sable aux eaux turquoise et au loin les montagnes de Naxos font du village le cœur vivant de l’île. Un havre de paix où il fait bon flâner dans les venelles pavées embaumant le jasmin et pointant vers la mer, et profiter de la vie de village qui se réveille une fois la nuit venue.

Les habitants sont accueillants et charmants. Derrière une porte bleu saphir, une femme nous sourit. Souhaite-t-on visiter et photographier sa demeure ? Et nous voilà dans la plus ancienne maison de l’île, jadis l’école communale en compagnie de Iona, une yaya de 6 petits enfants en train de déguster une orange confite accompagnée d’un verre d’eau. Un moment de pur bonheur égéen, simple et convivial comme nous les affectionnons tant.

Donoussa peut apparaitre comme un jardin d’Eden au milieu du tumulte cycladique estival. Plonger son corps dans l’eau diaphane, tellement fraîche et claire que l’on en oublierait presque qu’elle est salée. Nager. Faire l’étoile de mer. Rejoindre le rivage dans un décor spectaculaire. Se faire sécher sur le sable brûlant. Lécher sa peau iodée. Savourer quelques fruits. Lire. Somnoler un peu. Retourner s’immerger de plus belle…  Rejoindre ensuite le village à pied les peaux gorgées de soleil pour diner dans l’une de ses délicieuses tavernes. Contempler l’Egée depuis la terrasse de son hébergement à la lueur de la lune. Recommencer le lendemain.

Donoussa c’est

4 km de long par 3 km de large

Accessibilité
Capacité d’hébergement
Animation

Où se situe Donoussa ? Donoussa en Grèce forme avec les îles de Koufonissi, Schinoussa et Iraklia un mini archipel communément appelé Petites Cyclades entre Naxos et Amorgos.

Comment se rendre à Donoussa ? En ferry depuis Athènes le Pirée (6h45), Naxos (1h), Amorgos (Aegiali 35min, Katapola 1h10), Koufonissi (1h10), Paros (1h50), Schinoussa (1h55), Iraklia (2h15).

Comment se déplacer sur l’île ? Pas de location de voiture mais un bus qui fait la navette toute la journée pour relier les lieux d’habitations aux principales plages. Donoussa est une île que l’on sillonne aussi à pied. L’été un taxi boat assure aussi la navette depuis le port de Stavros.

Où dormir et se restaurer ?

Argalios, à Stavros, jolie maison d’hôte d’architecture traditionnelle. 4 cocons douillets et décorés avec soin depuis lesquels s’admire inévitablement l’Égée.

Petalides, à Stavros, 3 chambres d’hôtes avec une belle vue sur la mer.

Dimitrakis guesthouse, à Messaria, 3 maisons indépendantes qui surplombent la mer.

Taverne Tzitzi, à Mersini, taverne suspendue à flanc de colline au-dessus de la plage de Livadi et plats fait maison.

Kedros, sur la plage de Kedros… Agréable beach bar. À l’ombre, on y déguste légumes du potager et plats traditionnels des Cyclades avec une touche de fantaisie.

Simadoura, petit restaurant perché sur les hauteurs de Stavros. Cuisine simple et raffinée avec ambiance très sympathique.

Avli, à Stavros, restaurant grec avec cuisine sophistiquée et joli cadre. Réserver.

Le livre à emporter dans sa valise ? Immortelle randonnée de Jean-Christophe Rufin.

La song à inclure dans sa playlist ? Silly love songs de Wings

Et surtout où boire son Spritz ? Au sunset à l’Iliovasilema Restaurant avec vue sur Stavros et sa terrasse qui plonge sur la mer.

Si j’avais su, …

Je me serais levé (beaucoup) plus tôt pour prendre un café le matin chez To Kima, l’Ouzeri du port qui fait également office d’épicerie, de bureau de tabac et qui constitue un endroit idéal pour observer la vie du village et des pêcheurs.

Je serais allé en fin de journée plutôt que pour le déjeuner au charmant bar de plage de Kedros pour de bons cocktails et de délicieux mezzés, et parfois, des concerts jusqu’à l’aube le lendemain.

Pour un souvenir impérissable, j’aurais plongé du haut des falaises de Fokospilia. La grotte marine attenante était autrefois l’habitat de phoques de Méditerranée et aujourd’hui, elle est un trésor avec des fonds marins époustouflants.

Je serais allé à la plage de Livadi en bus (arrêt Mersini) ou à pied et j’aurais pris la caïque de plage au retour. Bien mieux que l’inverse et permet d’éviter la remontée assez costaude de 30 minutes à pied jusqu’à Mersini en pleine chaleur. C’est vous qui voyez.

J’aurais vérifié les horaires du ferry (le plus petit des Cyclades), le Skopelitis express, avant de réserver mon hébergement. En effet, il ne s’arrête pas tous les jours sur cette île. Après, il y a pire comme endroit pour rester bloqué…

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