Panarea

L’exclusive

Panarea
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La princesse Alessandra Borghese y vit dans une ancienne caserne militaire surplombant la Méditerranée. La liste de ses voisins comprend un Bulgari et un Visconti, tandis qu’un peu plus loin sur la route se trouve le prince Laurent de Belgique. Bienvenue sur l’île de Panarea, épicentre de la scène estivale la plus exclusive de la Méditerranée.

Tout commence en 1959 lorsque ce caillou de 3 km2 dans l’archipel des îles éoliennes au large de la Sicile reçoit cinq mois durant l’équipe de tournage de L’Avventura, le premier grand succès d’Antonioni. L’île est alors un navire à la dérive, désertée par sa population, sans électricité ni guère de ravitaillement.

La polémique déclenchée par le film, couronné par un prix du Jury à Cannes, attire les regards. Une bande de Milanais débarque et rachète pour trois fois rien les demi-ruines des hameaux. Panarea devient une île de villégiature, port d’attache d’un cénacle d’artistes et d’habitués avec pedigree.

L’île est en effet sélective et l’admission demande plus de finesse que la rédaction d’un chèque à sept chiffres : si vous souhaitez posséder l’une des rares maisons très convoitées de Panarea, vous devez connaître quelqu’un qui connaît quelqu’un… Un nom de famille célèbre et un joli compte bancaire ne suffit pas ici. « Les ventes sont rares ici et l’on ne s’installe que par cooptation, tout se fait de bouche à oreille », dit Borghese, « donc les personnes qui ne nous conviennent pas, ne sont tout simplement pas autorisées. »

Il n’y a pas grand-chose à faire sur l’île – entièrement piétonne et avec moins de 300 habitants – mais c’est finalement tout l’intérêt. Les journées à Panarea se déroulent pieds nus, souvent sur des bateaux en bois (gozzo), ancrés sous des criques rocheuses isolées pour des baignades paresseuses de fin d’après-midi, ou sur Lisca Bianca déchiquetée. La tradition locale veut que les couples qui nagent ici sous l’Arco degli Innamorati resteront ensemble pour toujours.

La fin d’après-midi est un bon moment pour parcourir les quelques boutiques de San Pietro, qui, avec Ditella et Drauto, constituent les seuls véritables hameaux de Panarea, tous du côté est. Les spartiates en cuir faites sur mesure de l’île avec des lanières colorées qui enveloppent la jambe ont acquis un statut iconique à travers le monde.

Un peu après 22 heures, tout le monde se presse au Bridge Sushi Bar pour le dîner. Tongs et caftans comme dress code avec le type particulier de peau bronzée que seules des semaines de baignade en eau salée peuvent produire.

Après le dîner, c’est l’heure d’une soirée dansante sur la terrasse de l’hôtel Raya, qui accueille généralement un mélange méditerranéen jet set typique : adolescents ivres de Naples, playboys grisonnants, jeunes nobles d’Europe et de Russie, models importés et Uma Thurman ou Heidi Klum en train de se prélasser sur des lits couleur crème.

Le charme de Panarea vient en grande partie de ce qu’elle n’a pas. « Vous n’avez pas besoin d’avoir des verres Baccarat », déclare Irene Bulgari, dont la mère a acheté une maison sur le chemin de Borghese il y a 26 ans plutôt qu’à Capri et Porto Ecole. « Quand je suis arrivée pour la première fois en 1980, je me disais, Oh, mon Dieu, qu’est-ce que c’est ? La vue est si belle, et la terrasse et le vin… c’est tout. Vous n’avez pas besoin de plus. »

Les paparazzis sont peu présents ici, principalement parce qu’ils ne trouvent pas de logement, et la seule vraie plage de l’île, un échantillon de sable doré foncé surpeuplé appelé Zimmari, est une marche pénible de 40 minutes sous un soleil brûlant.

Pourtant, on ne peut pas être trop prudent – et dans un endroit défini en grande partie par ce qui lui manque, les gens s’efforcent de parler de ce qu’ils ne font pas. Ramuntcho Matta vit dans un complexe bohème à couper le souffle : une série de cinq petits cottages surplombant la plage de Calcara à l’extrême nord de l’île. Son père, feu le peintre surréaliste chilien Roberto Matta, est arrivé ici par hasard en 1954 à bord d’un petit bateau avec une caisse de champagne. Matta garde la maison que son père a achetée – pour 200 $ – comme résidence pour artistes et intellectuels, une sorte d’anti-Raya. « Nous n’allons jamais à la Raya », explique Matta. « Si vous voulez être vraiment à la mode, vous devez rester assez secret. »

Visconti est d’accord : pendant la haute saison de fin d’été de Panarea, elle va à l’épicerie tôt le matin, quand tout le monde dort encore, et passe ses soirées à dîner sur sa terrasse avec des amis. « Je ne sais pas pourquoi on parle toujours de Panarea comme d’un endroit social fou », dit-elle. « Ce n’est vraiment pas comme ça. » Bien sûr, tout dépend si vous savez où être vu ou, plus précisément, où vous cacher.

Panarea, l’île où la jetset se tient à l’écart du reste de la jetset.

Panarea c’est

3 km de long par 1 km de large

Accessibilité
Capacité d’hébergement
Animation

Où se situe Panarea ? En Sicile, dans l’archipel des Eoliennesentre les îles de Salina, Stromboli et Lipari. Panarea est la plus petite de l’archipel avec une surface d’à peine plus de 3 km2. C’est aussi la moins élevée.

Comment se rendre à Panarea ? En hydrofoil, 2h de traversée depuis Palerme ou Milazzo.

Comment se déplacer sur l’île ? Malgré le nombre croissant de voiturettes de golf électriques qui passent, la marche reste le principal mode de transport, et dans un endroit comme celui-ci, c’est plus un cadeau qu’un inconvénient.

Où dormir ? Séjourner sur Panarea en haute saison relève de l’exploit si vous n’avez pas réservé́ bien longtemps à l’avance… Par ailleurs, l’île est connue pour ses installations de qualité́ et onéreuses. De nombreux hôtels et quelques locations saisonnières disponibles sur les plateformes habituelles.

Le rustique (mais chic et historique) ​​Hotel Raya, refuge sexy de 36 chambres qui a ouvert ses portes dans les années 1960, avec ses terrasses blanchies à la chaux et ses vues imprenables sur le volcan Stromboli encore actif (demandez une chambre Raya Alto pour vous assurer un panorama sur la mer), continue d’accueillir tout le monde. L’hotel s’efforce ainsi de conserver la modeste cote de deux étoiles de l’hôtel, refusant par exemple d’ajouter des téléviseurs à écran plat dans les chambres. Au lieu de cela, il y a de vastes terrasses privées, certaines avec des arbres qui poussent à travers, d’autres avec des rochers spectaculaires.

Où se restaurer ? Il y a l’embarras du choix sur l’île.

Cusiritati : l’une des meilleures tables de l’île. Cuisine traditionnelle locale, calamars farcis et macaronis à la sicilienne. Terrasse est aménagée de banquettes et la vue sur les îlots voisins est superbe.

Da Pina : cuisine locale avec un grand choix d’entrées et surtout de primi piatti (pâtes artisanales et risottos). Goûtez les gnocchis à l’aubergine et les poissons cuits à la vapeur, particulièrement savoureux. Le tout est servi en terrasse ou à l’ombre des citronniers avec une vaisselle délicate.

Le delizie di Nonna Pasqualina : située tout près du port, cette adresse sans prétention propose des plats généreux à petit prix. La cuisine est simple, à base de poissons frais, et on vous sert toutes sortes de spécialités, comme le typique « pane cunzatu » de style éolien. Un autre plat caractéristique éolien : les pâtes « alla disgraziata », pour ceux qui aiment manger épicé… un délice !

Le livre à emporter dans sa valise ? L’insoutenable légèreté de l’être de Milan Kundera

La song à inclure dans sa playlist ? Since I found my baby de The Metros

Et surtout où boire son Spritz ? Sur la terrasse du Raya of course ou si vous êtes débrouillards, sur un bateau au large.

Si j’avais su, …

J’aurais évité le fashion faux pas absolu et allégé par la même occasion ma valise. Porter des talons aiguilles sur Panarea est l’équivalent vestimentaire de conduire un Hummer à travers une réserve écologique.

Si vous prélasser sur le bateau ou la terrasse devient monotone, faites une randonnée jusqu’à Punta Milazzese, un promontoire qui abritait autrefois une colonie de l’âge du bronze, ou Cala Junco, une crique bleu cobalt entourée de falaises volcaniques. On peut boucler le tour de l’île en 3 h de marche à peine.

J’aurais appris que Panarea signifie « toute fracassée », non pas comme votre état suite à votre dernier apéro au Raya mais sans doute en raison des petits îlots qui l’entourent et qui ressemblent à un puzzle éparpillé́ dans la mer. Au départ, il semblerait que Panarea ait formé une seule île jusqu’à ce qu’une explosion fasse sombrer son cratère toujours actif à 500 m sous la mer. Il existe d’ailleurs encore des manifestations post-volcaniques telles que des fumerolles et des émissions de vapeurs pouvant atteindre plus de 100 °C dans la mer. Prenez votre masque et votre tuba.

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