Salina

L’épicurienne

Salina
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Salina est l’une des îles éoliennes les plus épargnées par le tourisme. Ceux qui aiment les promenades en ville et le confort privilégieront Lipari, ceux qui préfèrent le côté sauvage iront à Stromboli ou Vulcano, et les autres trouveront à Panarea, Alicudi et Filicudi le glamour écolo qu’ils recherchent.

Salina view

Si, comme Eole, Bacchus avait eu à élire domicile parmi les Eoliennes, il aurait sans aucun doute choisi Salina, autrefois principalement couverte de vignes. Placée sous le signe de la dualité, Salina affirme de loin la puissance endormie de ses deux volcans formateurs, parmi les îles éoliennes au large de la Sicile. Avec à peine 27 km2 pour 2 300 habitants répartis sur trois communes, l’île est aussi la plus luxuriante et celle qui se prête le mieux aux excursions.

A la fois campagnarde, boisée et maritime, Salina fait figure d’exception parmi ses sœurs par sa verdure, ses intenses cultures et la profusion de son eau douce. Avec un nombre de touristes restreint, un rythme lent et tout le charme de l’Italie, Salina, c’est la Dolce Vita regroupée sur un tout petit territoire.

L’île possède toutes les couleurs et saveurs de l’Italie. Des petites maisons de village aux églises et anciens Palazzos, elle offre une palette incroyable de jaunes, ocres, roses et orangés. Les vieux murs décrépis croulent sous les bougainvilliers, le jasmin et les citronniers qui embaument l’air.

Tranquille et harmonieuse, avec ses maisons disséminées dans la campagne, elle a le charme de la sérénité. C’est à Salina, dans la tranquille localité de Pollara qui abrite la plus belle plage de l’île au nord-ouest, que fut tourné le film Le Facteur (Il Postino), qui retrace l’exil italien du poète chilien Pablo Neruda, interprété par Philippe Noiret. Une grande falaise en forme d’amphithéâtre, plongeant dans la mer et sublime au sunset. L’allure théâtrale de ce lieu n’est pas due au hasard. Ici se tenait il y a bien longtemps le cratère d’un volcan, progressivement grignoté par des vagues gourmandes et dont il ne reste plus qu’une moitié.

L’île compte 3 communes. C’est le plus souvent à Santa Marina que l’on aborde, une bourgade charmante noyée sous les lauriers-roses et les palmiers avec une longue rue principale sans circulation bordée de boutiques plutôt chics, de magasins d’alimentation, et de restaurants.

Nous avons cependant un gros faible pour l’ambiance décontractée et la douceur de Malfa, la petite ville à flanc de colline, que l’on atteint par une route tortueuse à loisir. C’est ici, avec sa collection d’anciennes fermes restaurées et de petits jardins, que l’hôtel Signum a mis l’île sur la carte italienne-bohème lors de son ouverture il y a 26 ans, et est depuis lors, devenu un lieu de culte pour les siciliens initiés. A Malfa se trouve une petite plage de gros galets avec un petit beach bar attenant. On y loue d’énormes matelas gonflables qui servent de lits sur la plage ou d’embarcation pour flotter sur l’eau limpide, au plus grand bonheur des enfants.

Baladez-vous en Vespa. Prenez un café sur les petites places des villages endormis, arrêtez-vous dans une fabrique de carreaux de céramiques, autre spécialité de l’île, déjeunez langoureusement au milieu des vignes ou face à la mer, dégustez un granité chez Alfredo et terminez la journée sur une des plages de sable noir ou de galets de l’île. Recommencez le lendemain. A chaque visiteur d’inventer son histoire ici.

Salina c’est

7 km de long par 5 km de large

Accessibilité
Capacité d’hébergement
Animation

Où se situe Salina? Au nord-est de la Sicile, parmi l’archipel des sept îles Éoliennes de la mer Thyrrhénienn (Alicudi, Filicudi, Vulcano, Lipari, Stromboli, et Panarea). Salina est la deuxième, tant par sa taille que par sa population.

Comment se rendre à Salina ? En hydrofoil, 2h de traversée depuis Palerme ou Milazzo.

Comment se déplacer sur l’île ? Les centres d’attraction de l’île sont assez disséminés et on trouve facilement à louer un véhicule (mieux vaut cependant réserver en haute saison). Si on a le temps on peut se rabattre sur le très bon service de bus.

Où dormir et se restaurer ?

L’hôtel Signum: au coeur du petit village de Malfa, cet ensemble d’anciennes maison aux douces couleurs est selon nous un des plus beaux hôtels de l’île. Un jardin luxuriant offre des coins tranquilles pour se reposer à l’ombre des treilles ou des oliviers. Tout le site est parsemé d’antiquités et croule sous les fleurs et les arbres fruitiers. Les chambres sont monacales, avec des meubles du siècle dernier et des rideaux faits d’anciens draps de lin brodés. On se sent un peu comme invités dans une maison sicilienne. Le restaurant est par ailleurs dirigé par Martina Caruso, l’une des jeunes chefs étoilés Michelin les plus remarquables d’Italie.

Le Principe de Salina: il semble suspendu au-dessus de la mer tout comme ses terrasses aériennes. À l’intérieur, on trouve des tapis persans et des coins où somnoler. On y sert des dîners simples et élégants à base de calamars grillés et de salades, ainsi que des déjeuners parfaits à base d’espadon fumé.

Capofaro: cet ancien phare est perdu au milieu des vignes avec une vue imprenable sur la mer et a été transformé en 5 étoiles tout de blanc immaculé. Chacune des chambres à la décoration épurée ouvre sur une jolie terrasse face à la mer avec le volcan Stromboli visible au loin. Le vert des vignes de Malvasia se mêle au fushia des bougainvilliers et au blanc éclatant des bâtiments. L’atmosphère est zen et en journée, le calme règne au bord de l’immense piscine. Un grand potager fournit légumes et herbes fraîches au restaurant gastronomique de l’hôtel.

Portobello Restaurant: sur une belle terrasse face au port, on sert dans ce restaurant réputé des spécialités de poissons, bien sûr. Mais le style est plutôt fusion, intégrant des ingrédients locaux, comme par exemple l’espadon cru mariné au citron (de Sicile) et à la menthe ou encore les bricks de thon au vin de Malvoisie (le vin des îles Eoliennes). Réservation vivement conseillée.

Da Franco: on mange sous une belle pergola et devant un panorama incroyable. Dans un cadre très rustique, sicilien et familial, tout est délicieux. La spécialité de la maison ce sont les spaghettis aux oursins et les pâtes fraîches aux gambas, avec du basilic. La carte des pizzas est aussi recommandable et le choix intéressant dans les compositions. Les desserts, avec leurs éclats de pistache et de chocolat, sont à se damner.

Le livre à emporter dans sa valise ? Une ardente patience d’Antonio Skarmeta.

La song à inclure dans sa playlist ? Don’t you dare stop de Say She She

Et surtout où boire son Spritz ? A La Locanda del Postino à Pollara. Les couchers de soleil ici ne semblent rien de moins qu’un acte divin.

Si j’avais su, …

J’aurais prévu un massage à l’hotel Signum qui possède sans doute un des plus beaux spas d’Italie. À l’image d’antiques bains romains, le spa est totalement à ciel ouvert et on se baigne entre les vieux murs du village couverts de bougainvilliers avant de s’allonger sous les oliviers.

J’aurais exploré l’île lors d’une excursion privée en bateau. Plein d’option sur le port; nous recommandons Blu Salina. Antonello, un marin éolien, dirige le bateau tandis que sa partenaire Elena, archéologue, partage ses connaissances culturelles sur l’île. Si vous êtes chanceux, vous pourrez même apercevoir des dauphins pendant votre balade.

Je serais partie à l’ascension du Monte Fossa delle Felci, le point culminant de l’île (962 m). Il s’agit d’une randonnée de quatre à cinq heures de la ville au sommet avec 1000 mètres de dénivelé positif. Les pentes sont raides et les escaliers in-ter-mi-nables mais cela en vaut la peine. Le chemin serpente à travers une forêt luxuriante et dans la brume, où la température chute considérablement. Même un jour d’été, on a l’impression d’entrer dans un frigo.

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